Il y a quelques mois, le Bûcheron et moi on a trouvé un vieux collier d'attelage dans le grenier de ses parents. Il était plutôt petit alors on l'a mis dans notre coffre, tout impatients de l'essayer sur Echo. Et Ô joie ! Il lui va plutôt bien. Alors qu'on se promenait dans les allées d'Equita quelques semaines plus tard, on est tombés sur ce stand spécialisé en attelage et en fabrication de colliers. On est allé voir le monsieur très sympathique qui tenait le stand et je lui ai demandé. "Dites-moi monsieur, qu'est-ce qu'il faut qu'on vérifie avant d'utiliser un vieux collier de cuir sur un de nos chevaux ?"
C'est en posant la question que j'ai réalisé ma bêtise.
J'ose à peine imaginer la tête d'Eugénie si, à l'époque, j'avais osé me présenter avec une question équivalente. "Dis moi Eugénie, qu'est-ce qu'il faut que je vérifie avant d'utiliser une vieille selle, trouvée dans un grenier, sur mon cheval ?" Et en même temps, je ne l'aurais jamais fait, parce que je sais qu'il y a une chance sur mille pour que cette vieille selle soit encore en état et qu'elle corresponde parfaitement au dos de mon cheval et à mes fesses à moi, à cet instant T de notre travail (et aussi parce que Tasmin m'aurait tapé sur les doigts). Alors pourquoi avoir fait cette erreur avec un collier d'attelage ?
Parce que j'étais impatiente. Parce que l'association a un budget limité (et moi un budget inexistant) pour ce genre de choses et que j'avais peur d'un prix trop élevé. Parce que c'était un peu classe de se dire qu'on allait bosser avec un vieux collier d'origine, zero waste, upcycle, c'est mon côté hipster. Parce que, bien que travaillant étroitement avec des ergonomes équestre aussi réputés que ceux de la boîte qui porte carrément ce nom (wink wink Ergonomie Équestre), ça m'arrangeait bien, dans ce cas précis, de me voiler un peu la face.
Echo va être amené à tirer des dizaines, voire des centaines de kilos avec ce collier et tout l'attirail qui l'accompagne. Evidemment qu'il faut qu'il soit parfaitement adapté à sa morphologie, au même titre qu'une selle (ou n'importe quel matériel, for that matter) !
C'est ce que m'a confirmé le monsieur du stand, heureusement pour moi, plutôt gentiment. Les joues rouges, la tête basse, je lui ai demandé de venir nous voir pour prendre des mesures et nous faire un devis, et c'est ce qu'il est venu faire hier matin.
Il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas faire l'impasse. Jamais. La recherche d'un matériel adapté en est une, peu importe la discipline pratiquée.
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