Confiance ou violence

Hum hum. Je me suis dit que je n'en parlerai pas, de cette vidéo sponsorisée avec laquelle Facebook me harcèle depuis quelques jours. Je n'en parlerai pas, parce qu'en lisant les commentaires qui l'accompagnent, une grande majorité exprimaient bon nombre des sentiments qui m'ont traversés lors du visionnage. Ce qui veut dire que les gens savent, les gens ne sont pas dupes, they know better. Je peux donc continuer à binger The Crown en toute impunité.


Spoiler alert : je vais en parler. Quelqu'un a appuyé sur le mauvais bouton. Sorry.

Lorsqu'on met un cheval dans une situation qui dépasse de loin (de bien loin) son seuil de tolérance et qu'on augmente le degré de stress en usant de techniques aversives ou de flooding (immersion en bon français), on peut le voir immobiliser ses pieds, baisser la tête et mâchouiller. Le cheval vient d'apprendre que, de toutes les choses effrayantes qui peuplent la planète, la pire, c'est nous. Il apprend l'évitement, il apprend à se taire, il apprend à garder la tête basse pour s'éviter les ennuis. Littéralement.

Or souvent, à ce stade là, on sort un petit mot tout doux comme la confiance, ou le respect (un peu moins doux mais non moins populaire).
Un peu comme on pourrait dire "Oh mais tu sais, les esclaves, si ils ne se sont jamais rebellés, c'est parce qu'ils faisaient confiance à leur maître." Ou "Oui mais tu sais, cette femme battue, si elle n'a jamais quitté son mari, c'est parce qu'elle lui faisait confiance." Ah ou encore "Oh tu sais, cet enfant molesté, il respectait vraiment son agresseur."
Tiens, on me dit dans l'oreillette que non, non vraiment, personne ne dit ce genre de choses. Personne ne confond la violence psychologique et/ou physique avec la confiance.

Il n'y a vraiment que dans le monde du cheval qu'on est assez bisounours pour poser des mots si jolis sur des comportements si sales. Moi la première.

Photo toute douce d'Amandine Souvré, www.myrrhe.fr


Commentaires