But once again, you show me no respect ♪


Attention, cet article contient des morceaux de ma vie privée horriblement honteux, et parle finalement de poney. Maintenant que vous êtes prévenus, allons-y.

Depuis quelques temps, Kassbronx et moi on se motive à faire du sport en regardant des gens très stupides mais très bien foutus à la télé. Pour beaucoup, c'est un plaisir gardé bien au chaud dans les recoins secrets des longues soirées, mais pour moi, c'est une expérience toute nouvelle. J'avais bien évidemment jeté un coup d’œil à Steevie et Loana à l'époque, mais depuis, je me suis gardée loin de ce genre de choses, leur préférant (by far) des séries dont je ne suis finalement pas beaucoup plus fière. 

Plus je regarde ce genre de choses, plus je réalise que je vis dans un monde bien à part. Ou alors peut-être que c'est eux ? Le fait est que Kassbronx passe beaucoup de temps à m'expliquer les ressorts de ces relations que je trouve si compliquées, ayant pourtant une tolérance à la complexité plutôt élevée au vu de mes propres histoires. Mais mon cerveau ne semble pas tourner dans le même sens. Mon problème de logistique aiguë n'aidant rien, soyons honnête, je suis perdue.

Si je vous raconte tout ça ce soir, ce n'est pas seulement pour vous avouer ma plus grande honte du moment (oui, c'est vrai, j'ai craqué, moi aussi je fais du sport parce que je veux être belle en maillot de bain cet été), non, c'est aussi parce que ma compta m'attend, et quoi de pire que de la compta quand on sait qu'on a pas d'argent ? Peu de choses. Enfin, c'est parce qu'une chose m'interpelle.

"Une seule !?!" vous vois-je crier, bondissants, les yeux en mode essorage. Disons une plus que les autres. Haha, oui. Parce que jai accepté le fait que le monde m'est une chose incomphérensible, je ne m'attarderai donc que sur un point.

Le respect.

Omniprésent dans les réglements de compte relationnels de ces champions qui pensent que les indiens vivent en Amazonie, il l'est tout autant dans les échanges soit disant constructifs (mais ô combien amers) de cavaliers sur ce que la toile semble nommer FacePoney. Et c'est là, lors de cette terrible prise de conscience, que j'ai compris mon malaise.

Je mets derrière la notion de respect des idées très vagues, quelques exemples, bien trop peu pour en faire des généralités. Soyons honnêtes, je n'utilise quasiment jamais ce mot dans mes conversation personnelles, et que très rarement dans le cadre professionnel. Peut-être que je le respecte trop pour le prononcer... A ce stade de mes élucubrations, je décide de m'avouer vaincue, et fini par reconnaître que je ne connais pas la signification de ce mot.
Alors j'ai demandé au meilleur ami de Julien Lepers, ce bon vieux Larousse.
"Respect : sentiment de considération envers quelqu'un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers; manifestation de ces égards."
Ou comment expliquer un mot avec d'autres mots sans pour autant lui donner un sens.

Intéressant. Presque aussi intéressant que le fait que je vient de nettoyer une tâche sur la touche supprimer de mon clavier, et donc d'effacer un demi paragraphe. Non, plus intéressant finalement.

J'ai du mal à oraniser ma pensée, mais je vais faire de mon mieux parce qu'il me semble important d'en parler. Je ne dis jamais que je respecte mes parents, ou mes amis. Ce n'est pas une phrase que je crois avoir déjà prononcée, et c'est même une tournure qui me met très mal à l'aise. Je respecte les lois. Je respecte les gens dans le métro, les clients d'H&M, le matériel. Les vieux, aussi, parce qu'ils sont vieux je suppose. Je laisse ma place à une femme dans le bus, par respect.
Mais si je prends Zouzou, mon amie qui pourra bientôt poser ma bière sur son ventre qui gonfle à vue d'oeil, je ne dirai jamais que je lui laisse ma place par respect. Non, je lui laisse ma place parce qu'elle est mon amie, que sa situation me touche directement et que l'amour que je lui porte la rend prioritaire face à ma flemme.

Je ne dirai pas que je respecte les gens que j'aime. Cette tournure me les rend impersonnels, lointain, comme détachés. Je dirai que je fais attention à eux, que leur bien-être m'importe suffisemment pour influencer mon comportement.

D'un coup d'oeil un peu trop rapide, on pourrait penser que ma définition rejoint celle de M. Larousse. Et pourtant, lui ne parle pas d'amour mais de considération. Et la considération, il l'a définie comme "l'action de considérer quelque chose, de le faire entrer en ligne de compte". On joue peut-être sur les mots, mais je trouve que la différence est assez marquée. 

Alors que je mets en place toutes ces idées dans ma petite tête, j'en viens à chercher un exemple. Et cet exemple je l'ai trouvé. Le vouvoiement est une marque de respect reconnue, devenue presque obligatoire. Je l'utilise moi avec certaines personnes qui ont cette place bien particulière, une fesse dans la bulle professionnelle, l'autre dans la relation amicale. Il me permet de préserver la première sans mettre en danger la deuxième. Il me permet de mettre de la distance. 

Alors peut-être que je cherche la bête noire où elle n'est pas, peut-être que je préfères jouer avec les mots plutôt que de répondre aux vraies questions, mais il me semblait important de jouer avec ceux-là. Parce que ce lien entre télé réalité et monde du cheval me dérange. Cette notion de respect si mal utilisée me gène.

Quand j'entends les premiers invoquer ce terme comme une excuse à leur jalousie déplacée, à leur besoin d'appartenance et d'exhibition, à leur envie de se montrer, toujours plus fier, toujours plus fort; quand je lis les seconds se cacher derrière ces sept lettres, unique solution à leur manque de temps et d'implication, justification d'actions déplacées et mal dosées, source de résultats rapides et efficaces mais si coûteux pour le fidèle compagnon; je ne peux m'empêcher de faire un lien, si triste soit-il. Ce lien ? L'absence d'amour, honnête et véritable.

Non, je ne rejette pas la notion de respect dans la relation. Mais si je devais conclure sur quelques mots cette élucubration bien trop longue, je dirais que de la confiance, de l'écoute et de la bienveillance découle le respect nécessaire à une relation saine et belle. Je dirais que le respect sans amour s'apparente à la crainte. Je dirais que le respect est un résultat est non une solution, un but et non un moyen. 

PS : Que celui qui trouve la référence de ce titre me jette la première pierre.

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