Deux ans plus tard, au sens propre

L'autre jour, j'ai croisé une collègue qui m'a demandé si je travaillais toujours. Un peu surprise, cette question m'a tracassée pour le reste de la soirée. S'enfermer dans son petit cocon pour peaufiner quelques théories et pousser des recherches c'est bien, mais disparaître du paysage c'est dommage. Surtout quand on commence à tourner en rond.
Et puis quelques jours plus tard, on m'a subtilement laissé entendre qu'il était peut-être temps de poser des mots sur mon travail. Ce que je fais bien évidemment ! ai-je répondu aussitôt. Avant de réaliser que je n'ai pas écrit depuis les Etats-Unis, soit presque deux ans. Aouch. Premièrement, je me sens très vieille. Deuxièmement, quand je réalise tout le chemin parcouru depuis, je réalise aussi la connerie. Alors pour remédier à tout ça, j'ai procrastiné, comme je le fais si bien ces derniers temps (mais, pour ma défense, on a décidé de se faire l'intégrale d'Un Dos Tres avec ma coloc, et c'est étonnamment drôle).

Sauf que ce soir, je suis tombée sur un article intéressant, avec lequel je ne suis pas d'accord et qui a soulevé moult questions. Pour une fois, je me suis forcée à prendre part au débat, et ce fut le coup de grâce. Alors que je m’apprêtais à sortir mon petit pavé revisité sur la désensibilisation et l'importance du dosage, j'ai perdu mes mots. Heureusement, je peux compter sur des collègues de confiance pour me rappeler la résignation, que j'ai cherché dans ma salade plus d'une heure. Mais bordel, excusez mon français quelle tristesse de se rendre compte que mes idées sont confuses, incomplètes, ingérables sans un bon débroussailleur. 

Perdue, triste, prête à remettre mon monde en question (oui, Un Dos Tres a tendance à faire ressortir mon côté Drama Queen, hochez la tête et passez votre chemin), je suis revenue cliquer sur la Blonde qui Murmurait à l'Oreille des Poneys, et preuve que ça faisait bien trop longtemps, j'avais oublié que cet endroit était devenu bleu.

Alors certes, après avoir relu quelques articles, je réalise que je ne suis pas la reine de la clarté. Mais avant c'était le bordel parce que j'avais trop d'information et qu'il fallait classer, expliquer, surligner, ranger, supprimer, corriger. C'était gérable et agréable. Là, j'ai l'impression de n'avoir pas écrit depuis tellement longtemps que j'en ai oublié comment on fait. C'est frustrant et flippant. 

Alors je vais me remettre à écrire. Je ne vous promets pas d'aventures folles comme j'ai pu en avoir dans le Nevada, (disant cela, l'autre jour, je me suis retrouvée à offrir un rouleau de PQ à un punk, alors qui sait). Mais je vous promets du poney. 


Commentaires