Feta Salakis, Greek Style


Il y a un peu plus d'un an, j'obtenais une licence professionnelle de Management et Gestion de Entreprises de la Filière Cheval, plus connue sous le nom de Licence Poney. A ma plus grande surprise, loin de sauter de joie, j'ai pleuré pendant des heures. On nous prépare durant des années au lycée, puis à la fac, aux partiels, à la prise de note, à la recherche de stage, aux entretiens. On ne nous prépare jamais à la fin d'études. La fin de la vie facile. La fin du statut le plus agréable au monde, qui rime avec bières et potes, temps libre et vacances forcées.

J'ai très mal vécu mon passage à la vraie vie. La chute libre dans la vie active. Celle dont on nous parle d'un lointain écho toutes ces années, et qui nous tombe dessus à la lecture d'un vieux relevé de note miteux. Finies les années pré-pubères qui s'éternisent. Oh, vie étudiante... Comme je ne me doutais pas, en ces jours incertains, que tu ne me manquerais finalement que si peu.

J'ai tourné, cherché, monté des plans dans le seul but de me donner contenance, pleuré un peu plus, avant de me retrouver le jour où j'ai pris les choses en main et décidé de partir en Grèce me porter volontaire sur l'île de Skyros, perdue dans les Sporades, pour aider un groupe d'inconnus à sauver une race de poneys en voie d'extinction.


En même temps, comment ne pas craquer ?

D'octobre à février, j'ai vécu à la mode grecque. 

J'ai mangé peu et perdu quelques kilos. J'ai rencontré des personnes formidables et me suis engueulée avec moult poneys. J'ai cueilli les olives de mon voisin, Tacos, et j'ai découvert la générosité grecque. J'ai pris sur moi, fais chier les autres, fréquenté le crottin plus souvent que le savon, affronté des pluies torrentielles pour donner trois bouts de foin à des poneys désemparés, couru après des coqs. J'ai goûté la mer le jour de Noël, rompu le soir du Nouvel An, bu du vin sur un toit en matant les étoiles et les tempêtes au loin sur la mer. J'ai mûri, je crois. Et le poney Skyros a mûrit en moi, pour y prendre une place étonnamment importante. 



Le Skyros occupe aujourd'hui la plus grande partie de mon temps.
Et ça ne fait que commencer.

Ceci n'est que le préambule d'un projet qui me dépasse.


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