Frites Catch Up




Tout s’est passé comme prévu les copains. Le hic, la bonne vieille histoire improbable et les saucissons/bières en rentrant.

J’ai passé trois jours chez Crevette à croquer. Je vous résume en trois mots ?

Il m’a foutu sur Shaner, un cheval qu’il a au travail et qui a gentiment tenté (de toutes ses forces) de me mettre par terre. J’ai tenu bon. Après une bonne soirée à parler construction de barrages hydrauliques avec lui et sa copine, il m’a mis le lendemain sur Fioretto, son cheval de dressage qu’il sort en ce moment en Saint George. En voulant trotter j’ai donc eu droit à un beau passage. Des sensations comme j’avais jamais eu sur un pauvre poney qui paye pas de mine et qui pourtant vaut de l’or. Allez, merci Clio !

Les deux jours suivant furent passés à un concours, dans un gigantesque magnifique centre de concours / entraînement avec piscine, soirée pizzas gratuites, barbec et mexicain. On a ramené pas mal de ruban bleu (le premier prix ici au pays des cowboys) sur des 70cm pour les plus jeunes chevaux, 130cm pour les plus expérimentés. On était bien contents.





Respectivement Shaner, Lucy et Crevette à Croquer.

Fils J est passé me prendre sur une aire d’autoroute vers Sacramento (que de bons souvenirs !) avec Betsy, le vieux pick up bleu tout déglingue qui est devenu ma monture pour les quelques jours restant. On a roulé jusqu’au si célèbre Golden Gate Bridge, où on a discuté de Charmed entouré de japonais en short. Il faisait beau et chaud. 





 On a roulé le long de la côte, direction le sud, en s’arrêtant dans des endroits magnifiques genre ça.




Jusque Santa Cruz. On a mangé des burgers délicieux et on a trouvé un matelas, dans la rue. Pas bien sûrs de l’endroit où on allait passer notre prochaine nuit, on a mis le matelas sur Betsy et on a décampé vite fait bien fait. Un peu plus bas sur la côte, on a maté la lune entourés de la haute société de San Francisco en vacances. C’était joli.




Puis on a eu ma dernière histoire folle américaine. Décidés à dormir sur notre matelas tout beau tout neuf (dans nos sac de couchage, on sait jamais hein), on s’est arrêtés sur une route qui paraissait suffisamment déserte. Le temps de poser nos affaires, on a entendu la douce sirène et on s’est fait aveugler par la douce lumière du flash de la voiture de sherif. Pas douces du tout, les deux. 
La grosse flic amerloque nous a cherché des problèmes pendant bien un quart d’heure, vérifiant mon passeport et mon visa inexistant, avant de nous laisser filer à contrecœur. Il devait être onze heures. On avait conduit toute la journée, on était fatigués et on voulait juste dormir, alors on a trouvé une route dessinée en tous petit sur la carte et on a décidé d’y aller. Au bout de la route, il y avait des collines et des arbres, les premiers depuis bien longtemps. N’imaginant pas un sherif capable de nous suivre jusque-là bas, on a pris notre dernier reste d’énergie et on a roulé. Une demi-heure plus tard, au pied des collines, devant une maison, on est tombé sur un grand parking, avec un bon gros panneau Propriété Privée. 

Epuisés, on a quand même posé notre matelas par terre. Au moment de sortir les sac de couchage, on a entendu un pick up approcher. Et merde. On voyait déjà le sherif nous dire de dégager, ou nous emmener passer la nuit au poste pour récidive. Mais non, c’était un mec, plutôt bourré, et sa copine. Il nous a demandé ce qu’on foutait là. J’ai sorti mon plus bel accent, et j’ai dit qu’on pensait dormir et un petit speech qui tire une larme expliquant à quel point on était fatigués. 

« Pas de soucis ! Restez ! Si on vous emmerde, dites mon nom, je suis le propriétaire. Par contre, décampez avant sept heures demain matin ou mon grand-père vous réveillera d’une balle dans la tête. »

Hmm… Bon à savoir. Notre cœur a légèrement ralenti, on s’est foutu sous les couvertures et on a fumé une clope bien méritée en matant de magnifiques étoiles. Au moment de s’endormir après une soirée bien agitée, les chiens ont commencé à aboyer. On a entendu le quad démarrer. Sûrs qu’on allait voir débarquer le grand-père, avec notre chance légendaire, on attendait en tremblant. Mourir d’une balle dans la tête… Pourquoi pas…

Quand on allait tous les deux faire une crise cardiaque, on s’est rendu compte que les gens sur le quad, c’était le mec et sa copine, et leur taux d’alcool dans le sang qui faisait faire quelques détours au véhicule. Il a sorti des bières, du poulet, de la vodka, et ils sont restés papoter avec nous pendant une heure. On était tellement contents de pas se faire virer ni quoi que ce soit d’autre d’emmerdant qu’on a oublié qu'on était fatigués et on a bu avec eux. Ils étaient le stéréotype parfait de l'américain moyen, anti-mexicain et pro-gun, mais on a fait semblant de rire à leur blagues et j’ai changé d’avis sur les américains beaufs. Ils ont beau avoir des idées bien différentes des miennes, ils sont généreux et amicaux (du moins avec une blonde européenne). 

On a dormi peu, mais bien.

Les deux jours suivants furent enfin reposants. Pebble Beach et ses golfs de malade, San Francisco, ses hippies, ses hipsters, ses gays et ses drogués, de la pluie, de la marche, des bières et un picnic sur la plage. Des gens géniaux, mon copain Fils J, et le jour de mon départ, la légalisation du mariage gay dans la capitale gay mondiale.




Retards d’avions dus à un orage à New York, course effrénée à l’aéroport, rien à bouffer pendant 24h, un avion de plus pour arriver finalement à Lyon avec cinq heures de retard, sans sac, bien sûr, qui a décidé lui de rester à NYC. Home Sweet Home.

Pour la plupart d’entre vous, on s’est revus autour d’une bière et c’était top. Pour les autres, sachez que tous sont épatés par mon bronzage et ma blondeur (si si, c’est vrai). Non, je n’ai pas repris dix kilos. Seulement deux, que j’ai déjà reperdu. 

Le retour est aussi bon que le voyage fut parfait. Je pensais qu'il allait marquer la fin de mes histoires dignes des Feux de l'Amour mais non, comme certains le savent, ça continue ici aussi.

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