Le Mustang sauvage pas si sauvage


Il y a un moment déjà, je vous ai parlé en coup de vent des Mustangs sauvages qui traînent par chez moi. Il est temps de s’étendre sur la chose. Mais avant d’attaquer le vif du sujet, un brin d’histoire s’impose.

Contrairement à ce que l’on croit (et ce que je croyais jusqu'à hier), le Mustang n’a pas toujours été sauvage. Descendant des chevaux importés par les espagnols lors de leur conquête, ils sont donc des animaux domestiques retournés à l’état sauvage par l’effet de marronnage (qui, comme son nom ne l’indique pas du tout, est le phénomène par lequel des animaux domestiques redeviennent sauvages après libération ou échappade).
Maintenant qu’on est tous bien content d’avoir clarifié ce point capital (et d’avoir appris un nouveau mot (Alissa je te mets au défi de l’utiliser dans une conversation à la Kolok)), reprenons le fil de notre histoire.

Après avoir été au bord de l’extinction (guerre, cowboy et bouffe pour chien), le Mustang est devenu une race protégée, symbole de l’esprit de l’ouest amerloque. Un peu trop bien protégée. De 17 000 en 1970 on est vite passé à plus de 65 000 en 1983, ce qui est bien mais pas si bien que ça. Les Mustangs empiètent sur le territoire des vaches, et piquent le peu d’herbe disponible (la moitié de la population de Mustang vit au Nevada, qui je vous le rappelle est un désert géant peuplé de ranchs à vaches). Dans l’idée de rétablir un certain équilibre, il fut donc décidé de capturer une partie des Mustangs et de garder la population sauvage à un niveau stable avoisinant les 35 000, si mes souvenirs sont bons. Mais que deviennent-ils une fois capturés ? Ça. 


(Pour ceux qui se demandent comment ils sont capturés, sachez qu'ils sont regroupés à l'aide d'helicopters puis dirigés vers des couloirs géants qui les mènent à des enclos.)


Lorsqu’il a été décidé d’en faire une race protégée, il a été interdit d’abattre un Mustang pour en faire de la viande. L’alimentation n’étant donc pas une option, le gouvernement a mis en place ces immenses lieux de stockage. (On dirait pas sur cette photo, mais il y a 1400 chevaux répartis dans une petite dizaine de prés.) 
Il est un peu difficile de trouver comment ça marche vraiment, le site internet est assez vague sur le sujet. Mais d’après Robert, voilà ce qu’il se passe. Les poneys sont triés, juments vides, juments pleines, hongres, yearlings, deux ans. Tous les étalons sont castrés. Ils sont marqués, puis répartis dans ces immenses paddocks. Tout ce qui a moins de 8 ans et qui est déclaré comme susceptible d'être dressé est adoptable pour la modique somme de 125 dollars qui reviendront à BLM, le bureau chargé de gérer tout ça. Tout le reste est envoyé dans un état du centre américain, où l’herbe pousse à foison, et ils finissent leur vie dans un de ces immenses prés. Personnellement, je trouve que l’histoire est un brin trop belle. D’après le propriétaire de Buttercup, qui est allé la chercher là-bas, ils sont envoyés à l’abattoir, ce qui parait bizarre aussi puisque c'est interdit par la loi. Donc je vous avoue que je ne sais pas trop ce qui leur arrive. 

Ce que je sais pour sur, c'est que certains poneys sont envoyés dans des prisons. Ils sont donnés à des détenus, qui ont pour mission de les apprivoiser, voire poser quelques bases de débourrage, avant d'être vendus aux enchères. Ça marche plutot pas mal, Robert a déja eu l'occasion de bosser avec certains et on en a un en ce moment justement au ranch. 



L'autre chose qui est sure, c’est que le sujet fait polémique. 

Déjà parce que Mother Nature est d’habitude assez douée pour régler ses propres problèmes. Le fait qu’il n’y ai pas assez de nourriture pour tous ces poneys est une sélection naturelle. Nombreux sont donc les gens contre l’intervention de l’homme dans cette régulation. Mais les cowboys, eux sont bien contents, parce que leurs vaches ont plus à manger. 
Le deuxieme sujet qui fache, c’est que deviennent ces poneys ? Le marché de l’adoption est un marché plus que mort. Certains trouvent une maison, mais la population dans ces immenses lieux de stockage ne fait qu’augmenter, et nourrir 1400 poneys au foin c’est sympa mais ça coûte vite une fortune.

Ma conclusion à tout ça, c'est que je n'ai pas vraiment de conclusion. Pardonnez ma prose qui est toute pourrie. Jusque là c'etait plutot facile d'écrire en français mais ce soir, pour être honnête, je rame joliment.

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