Have you met Gus?

Gus, c’est mon compagnon de galère. Enfin c'était. Un peu après être arrivée, une fois que ma joie et mon allégresse sont quelque peu retombées et que je me suis rendue compte que jouer avec un des poneys de mon Cowboy ne serait pas si facile que je le croyais, j’ai remarqué un petit poney gris dégueulasse, avec un licol et une longe encore plus dégueulasses, qui paraissait pas bien commode. Vous me connaissez, j’ai tout de suite craqué pour la bête. Apres l’avoir observé quelques jours, et m’être assurée que personne ne le travaillait, j’ai profité d’un moment d’inactivité pour aller faire sa connaissance. Ça a commencé par quelques minutes assise sur le rebord de son paddock chaque jour, jusqu'à ce qu’il se décide à venir me dire bonjour. Puis on s’est présenté franchement, à grands coups de caresses et gratouilles. Au bout de quelques jours, j’ai tenté le licol (ah oui parce qu’entre temps, il a réussit à enlever le sien, le malin). Il m’a fallu un bon quart d’heure, mais c’est passé.

Pendant deux jours, je me suis donnée comme mission de lui redonner allure équine. Puis mon Cowboy m’a donné permission pour le sortir de son paddock et aller faire un tour avec lui. Alors on est allés faire un tour. Il a fallu vingt minutes pour le faire marcher sur le béton. Dix autres pour l’approcher de la barre d’attache. Mais sinon c’est un super poney. J’ai alors décidé de le travailler chaque jour, et entre promenades sur le parcours tout terrain et travail dans le rond de longe, on s’est plutôt bien marrés (surtout lui, parce que le con a reussit à m’échapper deux fois pour aller dire bonjour à ses vieux copains). 


La semaine dernière, mon Cowboy est venu me regarder le travailler. Profitant de sa présence, je lui ai demandé conseil. Il a dit qu’il me montrerait après manger. Quand on est revenus de notre pause, il a tenté d’attraper le petiot. Ce fut le début de la fin. Il s’avère que Gus ne laisse personne d’autre que moi l’approcher, ce qui explique son comportement paniqué à chaque fois que Sexy Cowboy passait par là. 

Deux explications. Un mauvais souvenir avec les hommes (j’ai vu ça en Ecosse, une jument à la vulve découpée au rasoir par un homme n’a plus jamais laissé l’un d’eux s’approcher d’elle, par contre aucun problème avec les femmes) ou juste le fait qu’il me fait confiance parce que j’ai pris le temps de l’apprivoiser. Dans les deux cas, il est temps qu’il apprenne à faire confiance à l’être humain en général. 

Gus est arrivé ici avec Dash, un fils de champion de dressage (soit disant). Ils sont tous les deux Curlys, et ils sont ici parce qu’ils étaient des « good deal ». Ils n’ont jamais été touchés, et sont arrivés plus ou moins sauvages. Dash, un peu plus âgé, s’en sort plutôt pas mal avec Cowboy sans yeux. (Aujourd'hui, je l'ai monté en sac à patate et je pense que je devrais m'asseoir proporement dessus d'ici la fin de la semaine. C'est en tous cas le plan.) Gus, 4 ans, est juste passé à la trappe parce que personne n’avait vraiment le temps / l’envie pour lui. 

(Son copain Dash.)

Apres l’avoir travaillé plus d’une heure et demi, mon Cowboy m’a demandé de venir attraper le pauvre poney trempé de sueur. Lui ne pouvait toujours pas l’approcher. Il m’a fallu un bon quart d’heure, mais Gus a fini par me reparler. Le lendemain, après deux heures de travail, mon Cowboy m’a demandé la meme chose. Mais cette fois, ca n’a pas marché. Il a fallu l’attraper au lasso pour pouvoir le ramener dans son paddock. 

Depuis, personne n’a trop eu le temps de le travailler. Je vais lui dire bonjour plusieurs fois par jour, et il vient chercher ses gratouilles, mais je n’essaye même plus de l’attraper. Je pensais devoir abandonner la chose, mais mon cowboy m'a dit aujourd'hui que je devrais jouer avec lui de nouveau dans le rond de longe. Je suis contente. Mon poney-projet perdu vient peut-etre bien de redevenir mon poney-projet.

Commentaires