Fun times at the Circus


Pour commencer, vous êtes plusieurs ces derniers temps à m’avoir fait remarqué que vous n’aimez pas les poneys, mais que vous lisez quand même mes dissertations sur le sujet. Et que vous suivez régulièrement ce sacré bon voyage que je suis en train de vivre. Sachez que ça me touche beaucoup.

Pour continuer, je me dois de répondre à la question de Julie, que d’autres m’ont déjà posé (comme quoi ta question est pas si con que ça petite mozzarella !). Je n’ai pas de poney projet. J’avais un poney projet. Mais disons que les choses ont un peu évoluées et que je n’ai plus de poney projet, du moins pour l’instant (ne vous en faites pas, une dissertation sur Gus mon ex-BFF viendra).

Il est temps de vous avouer la mauvaise chose que j’ai voulu me cacher jusque là, qui heureusement n’est pas si grave, et qui en plus est LA seule chose qui cloche. Mon cowboy est aussi doué à ce qu’il fait que mauvais professeur, et ça me brise le cœur de dire ça mais c’est pourtant bien vrai. Et après en avoir parlé avec deux de mes collègues, j’ai la certitude que ça ne vient pas de moi. Je regarde beaucoup, mais je ne fais pas tant que ça. Je travaille les poneys de Robert quand il n’est pas là (ce qui est rare) ou quand il est très occupé, mais pour être honnête, je peux compter ces jours sur les doigts d’une main et demi. C’est pour ça que vaguement en douce, j’ai commencé à bosser Gus et ça avait l’air de plaire, puisque personne n’a vraiment le temps / l’envie de le faire. Sauf qu’hier, j’ai fait l’erreur de poser une question à mon cowboy, et il a décidé de me montrer. Il n’explique jamais vraiment. Il veut, mais il fini par faire à ma place. En silence. Bref, il a un peu fâché le poney, ce qui fait que je ne peux plus toucher Gus. Littéralement. Il (le poney) ne me laisse plus l’approcher. Mais encore une fois, la dissert’ sur lui arrive.

J’apprends beaucoup en regardant, en trouvant mes propres explications (parce que l’homme n’est pas très loquace) et en lisant beaucoup sur le sujet (pas de chance pour vous, je viens de lire un article des plus intéressants et comme vous l’imaginez, la dissert’ là dessus arrive aussi). Mais pour ce qui est de travailler vraiment les poneys, pour l’instant ça bloque un peu. Il continue à dire qu’il me laissera les bosser un peu plus, qu’il faut que je reparte en en ayant appris le plus possible, et il est décidé à envoyer un mail à mon ancien patron (HorseBack UK) pour lui dire qu’il devrait me proposer un poste parce qu’il a tout à y gagner à m’avoir chez lui.

J’ai décidé de croire ce qu’il me dit, et de croire que les choses vont changer un brin. Déjà parce qu’il est dans une passe pas très sympa en ce moment et qu'à sa place je serais bien pire. Surtout que lui, il arrive à être toujours gentil et souriant (et il m’emmène manger des ribs ce soir). Aussi parce que j’ai décidé que de toutes façons, si ça ne change pas, je ferai en sorte que ça change. Et puis ma collègue a une jument de trois ans et pas le temps de la monter, et ça c’est cool, parce que ca veut dire que je peux la monter quand je veux.

C’est drôle comme chaque endroit où je travaille semble parfait les deux premières semaines, beaucoup moins parfait ensuite (sauf l'Irlande, ça on savait que c'était une arnaque dès le premier jour). Le plus bizarre, c'est que je crois que j'ai un faible pour ces endroits où rien ne marche. High Desert est tenu par des milliardaires et leur meilleure amie, qui se croit manager mais qui ne connait rien à son travail. L’endroit est une blague, et heureusement que Robert est là pour remettre un peu d’ordre dans la chose. Le fait est qu’en osant parler de mon problème (le fait que j’ai du mal à apprendre sans essayer) à mes collègues l’homme sans yeux et sexy cowboy, on s’est trouvé un point commun, parce qu’ils cherchent eux aussi depuis bien plus longtemps que moi à comprendre comment marche cet endroit et comment s’en sortir indemne. Ça rassure. On fait nos petites affaires dans notre coin, on évite les heures de pointe et on essaye de ne pas rire aux remarques de Super Manager, on s’efface quand les choses deviennent trop compliquées, bref, on tente comme on peut de se faire une place dans le cirque, et pour être honnête, on se marre plutôt pas mal.

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