Country Wedding


Il est 17h. Entre retrouvailles, sourires et embrassades, l’homme redresse son chapeau, ajuste son veston. Il s’approche discrètement de moi. « God where is she ? » Il blague, mais pas totalement. Trois photos plus loin, le silence se fait. La trentaine de personnes présentes se regroupe, se rapproche, les cous se tendent, on veut voir, il parait qu’elle arrive. Mais où est-elle donc ? Derrière un muret, parce que la débile de photographe à qui on avait gentiment demandé de ne pas venir est venue quand même et lui demande de poser sous un arbre, alors que tout le monde l’attend et que certains s’inquiètent.


Du haut de ses deux cannes, le vieux père s'avance au devant de la mariée.


Ils ont tous les deux dit oui. Ils se marièrent et auront, si tout de passe bien, deux enfants.


Après douze mille photos de tout le monde que je vous épargnerai, la troupe s’est gaiement dirigée vers l’El Dorado pour le dîner. On a bien mangé. Mis à part que je ne connaissais personne et que deux fois de suite je me suis retrouvée seule à une table immense, c’était plutôt pas mal. 


Après avoir passé une tenue un peu plus confortable, on s’est retrouvés au Mustang. Non, pas un vieux pub pourri qui sent la clope, ni un magasin de voitures, mais bien un club country. En plein milieu d’un des trois plus gros Casinos de Reno. Au rez-de-chaussée d’un Gratte-ciel.

Sur le mur de gauche, une trentaine d’écrans géants passant hockey, courses de poneys, football américain, même du billard. Devant, une centaine d’ordinateurs et quelques personnes plaçant des paris. Puis vient le bar. Fais gaffe à pas poser ta bière sur un jack pot. Le comptoir est composé de machine à sous. Derrière, la serveuse a une jupe tellement courte qu’on ne sait pas trop si on peut toujours l’appeler une jupe, et un chapeau de cowboy. Devant le bar, une piste de danse en bois dominée par une boule à facette en forme de selle western qui tourne, triomphante. Sur les murs, des photos de poney en plein rodéo.
Tables, canapés, coin non-fumeur (oui parce que les Casinos sont des espaces fumeurs). Puis deux petits podiums et deux jolies jeunes filles très dénudées en bottes et chapeaux de cowboy qui dansent. À leurs pieds, des hommes parient sur des tables remplies de jetons et de dès, un œil s’égarant parfois sur une fesse à moitié cachée. De mon siège, je ne vois pas la fin du champ de machines à sous qui s’étale derrière. Et pourtant, à l'autre bout de ce champ de bataille, il y a exactement la même chose que de mon côté, sauf que la musique passée n'est pas de la musique country mais quelque chose d'un peu plus moderne.

Je n'ai pas de photos de cet endroit, et c'est bien dommage. Je pourrais passer deux heures de plus à essayer de vous le décrire, parce que chaque détail est un petit bijou pour nous, européens. C'était intéressant. Très, très intéressant.

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